« Call my job » : un standard du blues écrit par Detroit Junior

Detroit Junior

Comme son surnom ne l’indique pas, c’est à Chicago que le pianiste Detroit Junior (1931-2005) a effectué la majeure partie de sa carrière. De son vrai nom Emery Williams, ce natif de l’État sudiste d’Arkansas s’est fait connaître dans la capitale de l’automobile auprès de John Lee Hooker avant de rejoindre la capitale du blues urbain où son talent a pu éclore. Parallèlement à son travail instrumental — il a notamment accompagné le héros des Rolling Stones, Howlin’ Wolf, jusqu’à la mort de ce dernier en 1976 —, Detroit Junior aura laissé sa marque dans le blues comme auteur-compositeur, avec des chansons telles de Money Tree, Ella, ou If I Hadn’t Been High. Son plus grand titre de gloire n’en reste pas moins Call My Job, ou l’histoire d’un ouvrier qui demande à sa compagne d’appeler son patron, le lundi matin, pour lui dire qu’il n’est pas en mesure d’aller travailler après avoir « abusé du weekend ». Enregistré sous le nom de son auteur en 1966, Call My Job ne dépasse pas les frontières de la communauté du blues chicagoanne jusqu’à ce que le célèbre guitariste Albert King (l’un des trois grands « rois » du blues avec B.B. King et Freddie King) lui offre une audience internationale une décennie plus tard. Il faut croire que le monde a bien changé depuis, car le blues a désormais toute sa place au sein de l’entreprise. Du moins est-ce le pari de CALL MY JOB !